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Les exploitations du nord de l’Europe sont plus endettées mais plus rentables

Les exploitations des pays du nord de l'Europe sont souvent plus endettés mais aussi plus rentables que leurs voisins du sud.

Le Réseau d’information comptable agricole (Rica) a mené une étude portant sur les résultats économiques des exploitations agricoles des 13 pays de l’UE les plus représentatifs du secteur en 2023. Chiffres à l’appui, Agreste en retire une synthèse pointant de grandes disparités entre les pays du nord de l’Europe et ceux du Sud.

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L’endettement des pays du nord de l’Europe dans le secteur agricole semble porter ses fruits. Dans une enquête annuelle du Rica synthétisée par le service de la statistique publique du ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, Agreste, dans une publication du 23 septembre 2025, les résultats économiques des exploitations agricoles de 13 États membres de l’Union européenne sont passés à la loupe dans le but d’estimer leurs revenus, de dresser des constats et d’évaluer leurs politiques publiques dans le secteur agricole.

L’Allemagne, la Belgique, la France, l’Italie, le Luxembourg, les Pays-Bas, l’Irlande, le Danemark, la Grèce, l’Espagne, le Portugal, la Pologne et la Roumanie sont les 13 pays étudiés puisque représentant à eux seuls 90 % de la production brute standard agricole de l’ensemble de l’UE, soit 3,1 millions d’exploitations.

Endettement mais rendement en Europe du Nord

Réunissant les surfaces exploitées les plus vastes, les exploitations des pays d’Europe du Nord sont aussi celles où la main-d’œuvre et les capitaux mobilisés sont les plus élevés. Avec un taux d’endettement souvent supérieur à 20 %, elles dégagent cependant des valeurs ajoutées brutes d’exploitation et des revenus nets d’exploitation en moyenne bien plus élevés que dans les autres pays étudiés. « Aux Pays-Bas par exemple, un exploitant bénéficiait en 2023 d’un revenu net d’exploitation par ETP non salarié de 107 640 euros, contre 34 600 euros en France et 28 580 euros sur l’ensemble de l’UE à 13, pointe le rapport, les agriculteurs grecs, irlandais, polonais, portugais et roumains se positionnant bien en deçà de cette moyenne européenne. »

Toutes orientations technico-économiques confondues (Otex), les exploitations françaises affichent un taux d’endettement moyen de 42 %, plus élevé que dans tous les pays du Nord, excepté le Danemark (52,6 %), mais présentent pourtant un revenu net d’exploitation bien inférieur. Les exploitations des États de la zone méditerranéenne enregistrent, quant à eux, un bien plus faible taux d’endettement, inférieur à 10 %.

Un niveau de subvention très variable selon les pays

Agreste indique que « le montant moyen des produits courants s’élève — toutes Otex confondues — à 138 940 euros, soit un peu moins de la moitié de la moyenne française (321 260 euros) ». Mais au sein de ces produits courants, le niveau de subvention varie fortement d’un pays à l’autre, allant « de 5 460 euros en Grèce à 79 600 euros au Luxembourg, soit un rapport de 1 à près de 15. En France, ce montant est de 35 010 euros, soit 2,6 fois plus élevé que la moyenne de l’UE à 13, à 13 430 euros », souligne le rapport.

Une telle disparité est « à la fois le reflet des différentes productions nationales, de la taille des exploitations et des choix nationaux de mise en œuvre des instruments réglementaires offerts par les textes européens. »

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